L’attrait pour le culte de la Déesse au travers des siècles

L’attrait irrésistible pour le corps de la femme est presque irrationnel. Il est systématiquement mis en valeur dans des domaines aussi différents que les arts et la publicité. Il est même attrayant pour les femmes elles-mêmes puisque de sérieuses études démontrent que près de 40% des filles ont leurs premières expériences sexuelles avec une femme.

Venus paléolithique de Willendorf
Venus paléolithique de Willendorf

Cet attrait est si profondément ancré en nous, et si attaché à nos aspirations individuelles, qu’il est difficile de supporter la pression sociale qui nous en éloigne. Résultat :son omniprésence aujourd’hui.

Mais saviez vous que le culte de Déesse par la représentation du corps de la femme s’est répétée régulièrement au cours de l’histoire de l’humanité.

Durant la préhistoire

Depuis que l’archéologie existe, on retrouve dans tout le continent européen, depuis la Sibérie à la France, des statuettes d’ivoire ou de pierre qui représentent des femmes. Manifestement, ces statuettes avaient une fonction religieuse, liée au très ancien culte de la Mère. Les plus sophistiquées de nos méthodes de datations actuelles font remonter l’âge de ces statuettes à plus de 20 000 ans avant notre ère ! Avec les représentations picturales de scènes de chasse, ces Vénus Paléolithiques sont donc les plus anciennes traces de cultes religieux que nous possédions aujourd’hui. Mais comme bien souvent, le rattachement de ces découvertes au culte ancestral de la Déesse-Mère Gaïa est contesté.

Pourtant, les preuves sont évidentes. En effet, plusieurs de ces statuettes possèdent des caractéristiques communes : elles s’inscrivent dans un losange et montre les organes génitaux féminins exagérément développés. Autant de symboles de fécondité si souvent associé au culte de Gaïa au fil des siècles suivants.

La Princesse de Bactriane
La Princesse de Bactriane

Durant la Haute-Antiquité

Les Princesses sont des statuettes plus récentes que les Vénus mais elles sont rattachées à une culture plus récente et donc moins contestable par les critiques aveuglés par leurs croyances judéo-chrétiennes.  On sait avec certitude que, dans la mythologie de l’Asie centrale, ces statuette représente la Déesses de premier rang. Elle règne sur l’ordre de la nature où s’affrontent des forces sauvages en un combat sans fin qui nécessite l’intervention d’une force supérieure régulatrice. Cette représentation de Mère-Nature datent de plus de 2000 ans avant l’ère chrétienne  !

L’antiquité et la compétition avec les divinités masculines

L’antiquité révèle sans l’ombre d’un doute la coexistence des différentes variantes du culte de la Déesse et de celles des divinités masculine. L’avantage reste cependant assez marqué pour le culte de la femme et de son corps, allégorie du corps de Gaïa. Tous le monde connaît le classement d’Hérodote des sept plus belles réalisations humaines de l’époque hellénistique. L’une d’elles est un temple dédié à la plus importante des représentations grecques de la Déesse : Artémis ! Le culte de celle qui règne sur la nature sauvage et les animaux est la plus commune des religions de l’époque, et Éphése est son haut-lieu.

Artémis dEphèse
Artémis d’Ephèse

Mais la compétition sauvage que livrent les adeptes des dieux masculins de l’époque, commence à dénaturer l’aspect sexuelle du culte dès la conversion d’Artémis en déesse romaine, Diane. On la veut vierge et lesbienne… La plupart des hommes ne se reconnaissent plus dans cette Déesse amputée de sa principale fonction, glorifié la fertilité de Gaïa, et lui démontrer de la reconnaissance pour le don de la vie. Gaïa a-t-elle laissé ses enfants sans moyens de communier avec elle ? Certainement pas…

Une nation va rejeter les cultes apostats des Romains et s’attacher à une autre forme de culte à la Déesse : Tanit. Cette nation c’est celle des Carthaginois. Il surnomme même Tanit, Oum, ce qui signifie la Mère. Malheureusement, il n’adore pas seulement Tanit mais aussi Baal, un dieu masculin très populaire dans l’Antiquité, si populaire que la Bible relate de nombreuses histoires des Hébreux succombant à son culte.

Fait intéressant, la haine envers le culte de Tanit sera la raison politique principalement invoquée par les Romains pour faire disparaître Carthage. Les Romains voulaient en réalité éliminé la gênante puissance rivale qui, comme elle, occupait la Méditerranée pour faire du commerce. Les Romains voyaient d’un mauvais oeil la présence de bateaux Carthaginois sur ce qu’ils appelaient la « Mare Nostrum » – Notre Mer.

Pour justifier la première des trois guerres contre Carthage, appelées « Guerres Puniques », les sénateurs romains accusèrent les notables Carthaginois de sacrifier des enfants. Les Carthaginois s’étaient-ils eux aussi fourvoyer sur le vrai culte qu’il fallait rendre à la Déesse ? C’est possible, mais plusieurs historiens avancent l’hypothèse que les Romains ont utilisé un rituel d’incinération effectué sur les enfants morts ou morts-nés (rituel visant à renvoyer l’âme des enfants défunts par le plus court chemin vers Mère-Nature) pour diaboliser les Carthaginois. La propagande négative à l’égard du Gaïaisme ne date donc pas d’hier.

La Déesse survit à la montée du Christianisme

Toutes les barbaries des siècles qui viennent de s’écouler démontrent aux hommes et aux femmes que le culte ancestrale de la Mère est de loin supérieur aux « nouveaux » cultes. Les valeurs fondamentales propre à figure matriarcale de la Déesse que sont l’Amour, la Générosité, la Patience, la Bonté, la Maîtrise de Soi et la Joie, sont réintroduit, mais pas par un pieux retour au culte de la Déesse. C’est le christianisme qui servira de vecteur à ces valeurs.

La Vierge Marie - Giotto
La Vierge Marie – Giotto

Mais même dans ce contexte pro-masculins (Un Christ, Douze apôtres mâles) la figure d’une femme va percer : La Vierge Marie. Elle est vierge comme Diane, mais elle enfante tout de même. Elle est la conjugaison, pire, le compromis entre les cultes anciens à Gaïa et le nouveau culte au Dieu unique des Chrétiens. Le culte à Marie s’intègre si profondément dans le rite et les dogmes chrétiens que l’Église n’aura finalement pas le choix que de le reconnaître.  En 431, il la déclare thétokos – Mère de Dieu l’élevant ainsi au-dessus de Dieu lui-même.

Le culte à Marie reste cependant une pâle copie du culte de la Déesse qui est bien moins ritualisé, et beaucoup plus en accord avec les autres aspirations humaine telles que : la simplicité volontaire, le respect de la nature, de la planète, de l’environnement, des animaux et des plantes, et surtout de la libido qui est presque systématiquement dénigré  dans les rémanences modernes du culte de Gaïa.

Une réflexion sur “L’attrait pour le culte de la Déesse au travers des siècles

  1. Elle est la conjugaison, pire(pourquoi pas MIEUX ), le compromis entre les cultes anciens à Gaïa et le nouveau culte au Dieu unique des Chrétiens.

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