Fondement scientifique

Parmi les personnes qui ont le plus contribuer à l’édification des croyances gaïaiste figurent ironiquement de notables agnostiques, incroyants et évolutionnistes scientifiques. Il est habituel d’opposer science et foi dans notre monde épris de modernité. On cantonne tellement la protection de l’environnement à la sphère politique et scientifique qu’on en oublie les dimensions philosophique et ésotérique, en fait, la dimension spirituelle du retour actuel au respect de notre habitat. Les Gaïaiste, se désolent de ce constat. Mais, plusieurs scientifiques ont apportés, sans le savoir, de notables contributions à notre foi.

LA THÉORIE GAÏA

La Théorie Gaïa est l’un fondement scientifique Gaïaisme. Elle a été médiatisée par James Lovelock, un scientifique désormais bien connu et dont les conclusions font autorité auprès des plus grandes associations écologistes. Mais d’Autres avant lui ont avancé que la Terre était un être vivant, comme Johannes Kepler, Vernadsky, Teilhard de Chardin, Edouard Le Roy, Buckminster Fuller, Lewis Thomas et Lee Smolin. Ces scientifiques, restent cependant.. scientifiques. Ils n’ont pas cherché à relier leurs découvertes à la quête spirituelle de chaque être humain. Mais ce qu’ils nous ont légué est particulièrement digne d’intérêt.

En bâtissant des modèles mathématiques et des logiciels de simulations (comme le Daisyworld), ils ont prouvé que la Terre est un tout au sein desquels tous les êtres vivants sont des parties de cet organisme unique, nommé Gaïa. De ce point de vue, l’atmosphère, les mers, la croûte terrestre sont le résultat des interventions dues à Gaïa, à travers la diversité coévolutive des êtres vivants.

Plusieurs de ces scientifiques, certes minoritaires mais influents, émettent l’hypothèse que le système manipulerait consciemment le climat afin de maintenir les conditions les plus favorables à la vie, en d’autres termes que le mécanisme serait de type intentionnel et non de type causal.

Le culte de la Déesse-Mère, Gaïa, est la voie la plus logique pour relier cette Théorie Gaïa aux valeurs morales normalement véhiculées par une religion. Force est de constater qu’en la matière, toutes les religions institutionnelles ont relégué le devoir écologique aux oubliettes, ou s’en remettent à un éventuel Jugement Dernier, censé tout remettre en ordre.

LA RELATION ENVIRONNEMENT-SOCIÉTÉ

Le Lauréat du Prix Pulitzer 1998, Jared Diamond, récidive dans son livre « Effondrement », paru en 2006. En effet, le professeur Diamond poursuit son enquête sur la relation Environnement-Société initiée dans son livre « De l’inégalité parmi les sociétés » qui avait déjà fait beaucoup parlé dans nos rangs . Pour mémoire, ce livre avait pour but de répondre à la question : Pourquoi est-ce que ce sont les européens qui ont colonisé les autres peuples et non l’inverse ? Pour l’auteur, les sociétés occidentales qui ont leurs racines dans le Croissant fertile doivent leur richesse à plusieurs hasards de circonstance, en ce qui concerne leur environnement, et finalement à la victoire du mode de survie sédentaire sur celui de chasseur cueilleur. Dans « Effondrement », Jared Diamond, explique que les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie en fonction de leur aptitude à s’adapter, à la résilience de leur environnement. Faute de savoir écouter leur habitat, les sociétés humaines disparaissent. Pour étayer sa thèse, le biologiste va comparer plusieurs sociétés humaines qui ont disparu pour avoir épuisé leur ressources naturelles (bois, sol, faune, flore eau etc.).

De l’île de Pâques aux Vikings du Groenland, en passant par l’empire Maya et les Anasazis d’Amérique, Jard Diamond prends des cas d’espèce et mets en évidence ainsi ce que doivent les sociétés à leurs habitats. Il cherchent évidemment à faire un parallèle avec les problèmes environnementaux d’aujourd’hui. Il souligne que nous sommes confrontés aux mêmes types de changements d’habitats : l’accès à l’eau, l’atmosphère, la diffusion accrue de produits chimiques toxiques, la démographie trop importante, etc.. Il énumère 12 facteurs et explique qu’aucun d’eux ne peut être ciblé sans travailler sur les autres. C’est la co-existence de facteurs qui pose le plus de problème: « chacun de nos douze problèmes, faute de solutions, nous causera un grave dommage et (…) tous interagissent les uns avec les autres. Si nous en résolvions onze, mais pas le douzième, nous serions encore en danger, quel que soit le problème non résolu. Nous devons donc les résoudre tous »

À la fin de son livre, Diamond propose de «reconsidérer les valeurs fondamentales »  de nos sociétés occidentales.  Mais comment ? La question reste très largement sans réponse puisque le but de Jared Diamond  était l’analyse des effondrements passés. Mais dans cette démarche primitive, il fait, scientifiquement, la démonstration de ce que chaque Gaïaiste sait. C’est l’environnement qui forge l’être humain, qui le modèle, lui donne des atouts ou le pénalise. Même si nous pensons maîtriser notre destin, nous sommes comme les puces sur le dos d’un chien.