La Déesse, l’antichrist?

Dans la Bible, on parle très souvent de l’Antichrist. Si on se replace dans le contexte de l’émergence du Christianisme, qui pourrait bien être cet ennemi si dangereux que les fondateurs chrétiens craignaient au point de mettre en garde si régulièrement leurs adeptes de son influence.

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Neith allaitant

Vous l’avez deviné, c’est bien sûr la Déesse-Mère, la Gaïa des Grecs, la Tanit des Carthaginois, la Neith des Egyptiens etc.. Mais que penser de cette opposition?

Le Christianisme est souvent présentée comme une religion de l’amour. Pourquoi cet acharnement à présenté le culte de la Déesse comme mauvais?

Les derniers adorateurs de la Déesse étaient Grecs. Ils adoraient Gaïa. Mais ces derniers fidèles ont réussi à faire parvenir par l’Asie jusqu’à nous ce culte ancien, qui précédait la civilisation grecs de plusieurs milliers d’années.

Avant eux, de nombreux peuples avaient hérités des premières sociétés humaines le culte de la Déesse-Mère. Mais au premier siècle avant notre ère, le monde Romain a pour ainsi dire gagné. L’ensemble du pourtour méditerranéen est indirectement sous sa tutelle. Les Juifs résistent encore un peu en Judée mais les Carthaginois et les Grecs, qui comptaient encore de nombreux adorateurs de la Déesse, avaient rendu les armes face à la puissance de Rome.

En Judée justement, un groupe de Rabbins fondamentalistes lancent divers mouvements, visant initialement au retour à un judaïsme traditionnel. Parmi ces mouvements, le christianisme finira par s’imposer comme une nouvelle religion.

L’empire qui avait tant lutté pour s’imposer face aux peuples qui adorait La Femme, la reine des cieux, la Déesse-Mère, va finir par adopter ce culte venant d’Israël : le Christianisme.

Ses codes sont très différent des différent cultes féminins:

  • Prêtres au lieu de Prêtresses,
  • Un homme à l’agonie plutôt qu’une femme allaitant comme symbole,
  • Un patriarcat familial plutôt qu’un matriarcat
  • La monogamie plutôt que la polygamie
  • Nombreux interdit liés au corps des femmes (avortement, impureté durant les règles, interdiction de se tresser les cheveux etc.)

Les femmes n’ont pas le droit de porter les armes, d’assumer des fonctions politiques ou religieuses, de prendre la parole en public. Bref, c’est l’anti-thèse de ce qu’il se faisait dans les peuples conquis.

Cependant, le culte de la Mère était profondément ancré dans la culture des peuples. Y compris parmi les Romains. À l’époque de l’Apôtre «Saint Jean», le plus haut lieu de culte, et l’une des sept merveilles du monde, est le temple d’Artemis, qui est une des nombreuses représentation d’Astarté (Ashtoreth ou Ishtar).  Lentement, des codes se sont ré-inflitrés dans le Christianisme. Des adorateurs de la Déesse ont réussi à introduire dans le christianisme le culte à Marie et l’image de celle-ci nourrissant de son sein. le rôle même des femmes, «les bonnes soeurs», s’est considérablement accru.

Mais à l’époque ou la Bible est écrite, la lutte bat son plein. Les chrétiens nouvellement érigé en religions luttent avec véhémence contre la moribonde religion ancestrale: le culte de la Déesse. La Grande Prostituée, l’Anti-christ, aucun mot n’est assez fort pour qualifier ce culte détesté car concurrent.

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Aujourd’hui encore, le culte de la Déesse, bien que très discret, existe. Ses adorateurs et adoratrices sont particulièrement bénis par la Mère. On peut penser au fondateur de Starbucks par exemple qui a eu le courage de mettre une des représentations d’Ashtoreth sur son logo.

Mais les Chrétiens fondamentalistes veillent toujours et une simple recherche sur Google des mots Ashtoreth et Starbucks vous ménera à une liste interminables d’articles de blogs d’évangélistes vous expliquant qu’il ne faut pas aller chez Starbucks à cause de son lien avec Satan. Rien que ça!

Prendre la décision d’adorer la Déesse est vraiment un acte difficile dans notre civilisation. Dans bien des pays, même dit civilisés, les droits de l’homme sont loin d’être aussi les droits de la femme, au moins dans l’application. La relation homme-femme est souvent une relation de subordination.

Vivre selon les règles de vie de notre Déesse est un véritable défi surtout pour ceux qui vivent dans le monde chrétien, où ce n’est pas tant la Déesse qui est l’Anti-Christ, mais les adeptes du Christ qui sont anti-Déesse.

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